This wall will fall 12

This wall will fall 12 Mercredi 3 juin 1987 Cet après-midi, pendant la réunion de service, nos chefs nous ont appris que, la semaine prochaine, vend...
Author: Teresa Kerner
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This wall will fall

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Mercredi 3 juin 1987 Cet après-midi, pendant la réunion de service, nos chefs nous ont appris que, la semaine prochaine, vendredi, nous devrions tous venir en tenue civile légère au travail. « C’est un ordre ! ». Ont-ils cru bon de préciser. « Comme pour aller à la pêche ! » répétait le gros major Smith, tout fier de sa bonne blague. A chaque fois qu’il entendait ça, le commandant Dublanc levait les yeux au ciel. « … à la pêche…, à la pêche ! » l’entendait-on murmurer. « Comme à la pêche ! Je vous jure, ces Américains… Pourquoi pas comme au base-ball pendant qu’on y est ? ». A la fin du briefing, il précisa que la tenue légère devait être correcte, British, s’avança-t-il en espérant un soutien insulaire – un peu comme un uniforme d’été, mais en civil. « Nous prendrons ensemble un bus de ville réservé pour nous. Un bus jaune comme les autres bus de la BVG, sauf que celui-ci ne s’arrêtera pas en chemin. Mais ça, personne ne le saura. » « Nous irons à une rencontre alliée de première importance. En plein air. Pourvu que ce foutu temps berlinois ne nous fasse pas de blague ! Nous occuperons les premiers rangs, juste derrière les officiels qui ne logent pas sur la tribune. N’oubliez pas d’applaudir ! Et tenez vous bien ! Mais, ayez l’air décontracté… Vous êtes censés être des Berlinois enthousiastes. Des Berlinois de l’ouest venus rendre hommage à leur cher US President. » Enthousiastes et anglophones. C’est bien connu, les Berlinois sont des grandes gueules, mais des grandes gueules polyglottes ? Cette dernière remarque n’est pas officielle. C’est moi, le brigadier-chef Bouzac en personne, qui pense tout bas en retournant dans mon bureau. Encore un remake du « Ische ben en Bärlinä » en perspective ? Je remplis quelques bons de commande pour du matériel de bureau, mon occupation favorite. Pas d’armée sans stylo. Je vérifie qu’il reste assez de ce terrible café instantané américain et de son inséparable compagnon, nommé creamer, pour d’ici la fin de la semaine. Dans la réserve, les étagères sont 12 Or “Good job Mr. Robinson!”. C’est lui qui a écrit le discours, http://thehistorynet.com/ahi/ blreaganandberlinwall/)

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pleines de gigantesques boîtes bleues métalliques d’ « Instant Coffee » et de petits verres bruns à couvercle blanc comme la poudre magique. Tout est bon ? Non, il n’y a plus de sucre. Que serait cette fabuleuse boisson « café-poudreseau-chaude » sans sucre? Je passe une commande et effectue quelques autres de ces tâches qui font honneur à la présence alliée à Berlin. Puis, je dis au revoir au Corporal Pennibal, un nostalgique du British Empire, qui a avalé un manche à balai quand il était petit, au Sergent Karriott, sympathique américain parfaitement francophone, spécialiste de l’humour belge et à notre chef commun, l’énigmatique et très sévère Commandant Dublanc. Dans le couloir de l’EMAB13, je salue furtivement la farouche Sergent Black. Cette Beauty bien nommée au visage austère ne prend les Blancs au sérieux qu’à partir du grade de colonel. Dommage ! C’est du moins ce que je pense. Comme d’ailleurs la poignée de French bidasses chargée d’assurer à l’étatmajor allié la « communication interculturelle », comme on dit dans les livres, ce que j’apprendrais beaucoup plus tard. Et je repars au Quartier Napoléon en Kombi, c’est ainsi que nous appelons notre minibus Volkswagen. Le Kombi est sous ma responsabilité. J’en suis le principal conducteur. Je fais très attention depuis un accident qui m’a causé bien des problèmes. La loi est la même pour tous. Sauf exception. Ainsi, quand un véhicule allié piloté par un bidasse rencontre un véhicule civil, c’est toujours le conducteur du premier qui a tort. C’est qu’on les chouchoute nos chers civils. La moindre connerie et hop, le bidasse se retrouve à Münsingen – ne pas confondre avec Göttingen ! – quelque part dans le sud-ouest. Comme figurant dans l’interminable souab’opera « les grandes manœuvres ». J’irais bien y faire un tour dans leur sud-ouest. Histoire de comparer avec le mien. Et de voir Heidelberg et Tübingen ! Vendredi 12 juin 1987 En fait de tourisme, c’est Berlin et toujours Berlin qui est au programme. Et même pas à l’Est cette fois-ci. Juste sur la frontière. Devant la Porte de Brandebourg. Difficile de rater le rendez-vous. D’autant qu’on n’est pas vraiment tout seuls. Ce matin, dans la cour de l’Etat-Major Allié de Berlin, le bus nous attendait. Déguisés en civils. Nous sommes montés en rangs, deux par deux. Avec

13 L’Etat-Major Allié de Berlin

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nos coiffures pas très variées. Et au pas. Je ne sais plus qui a crié « Rompez les rangs ! ». Sans aucun effet. Le trajet de l’Olympia Stadion jusqu’au centre a duré une éternité. Il y avait un flic dans chaque arbre. Deux dans les grands. La police berlinoise et des polices militaires de toutes les couleurs. La première est redoutable. Je me rappelle de la frayeur qu’elle m’a faite, un jour où, seul dans mon Kombi (réglementaire ça ?) je traversais les bois tout près de l’état-major américain et me retrouvai soudain en pleine manœuvre, en pleine guerre ??? J’avais beau chercher au fond de ma cervelle, je ne connaissais pas ces uniformes. Ni alliés, ni de l’équipe adverse ! Des martiens ? C’était bien la peine d’avoir appris par cœur les uniformes d’une douzaine d’armées toutes armes confondues… C’était tout simplement la police de réserve ouest berlinoise qui faisait prendre l’air de Grunewald à ses chars de combat urbain. Ils auraient pu prévenir ! D’autant qu’ils étaient plus nombreux que nous. Avec des treillis du meilleur effet. Notre bus se fraye un chemin parmi la foule amassée dans la Rue du 17 juin et nous dépose tout près de l’estrade fièrement dressée devant la Porte de Brandebourg. Nous prenons place devant à droite, dans les deuxième et troisième rangées, dans l’ordre et avec une discipline toute prussienne. Derrière nous, la foule afflue toujours. Fait la queue devant les stands enfumés. Curry Wurst ou purée de pois cassés ? A cette distance, pas moyen d’être sûr. Les haut-parleurs nous font partager chaque instant de l’arrivée du héros. « Il vient d’atterrir » … « Il arrive au Reichstag » … « Il s’approche ». Lorsque enfin, il arrive et monte, une à une, les marches du podium, 25 000 berlinois, pour la plupart authentiques, l’acclament comme une pop star. Mr. President prend la parole pour une demi-heure de sermon. Il parle d’histoire, d’histoires. Cite Marshall, Krouchtchev et von Weizsäcker. Tout d’un coup, il s’adresse à l’inventeur de la nouvelle transparence et le met au pied du Mur : « If you seek peace, …, Mr. Gorbatchev, tear down this wall! »14. Les plus enthousiastes des reaganomaniaques n’en croient pas leurs oreilles ! Il a osé… Il continue en rêvant tout haut. Nouveaux couloirs aériens, Jeux olympiques à Berlin, Est et Ouest… Pourquoi pas. Quoi que, les Jeux olympiques à Berlin… ce n’est peut-être pas la meilleure idée pour rassurer les voisins. Les couloirs

14 « Si vous voulez la paix, M. Gorbatchev, rasez ce mur ! »

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aériens, je les connais bien. Et les déteste sincèrement. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment, après plus de 40 ans, aucun avion allié n’a été abattu par les Soviets. C’est que le service de sécurité des vols, situé quelque part à Kreuzberg dans une belle maison à colonnades, nous appelle toujours en pleine nuit. A chaque fois qu’il y a du retard ou qu’un avion s’est écarté de la route autorisée. C’est à dire très souvent. Et qu’ils attendent du bidasse français à moitié endormi – le gradé américain ou britannique dort ou, pire, regarde un tournoi de basket-ball à la télé – une réaction au quart de tour : identification du couloir et de l’appareil, hauteur de vol… Tout ça en anglais, américain, texan, pidgin English ou autre dialecte apparenté. J’en fais des cauchemars la nuit suivante. En toussant la plupart du temps. La salle de duty15 est une vraie glacière. Nos téléphones multicolores ne supportent pas le climat berlinois, paraît-il. S’ils avaient lu Tucholsky, ils sauraient que le temps de Berlin, réputé mauvais, n’existe tout simplement pas. Mais, nous n’en sommes pas là. Ronald W. Reagan, président américain admiré et détesté, c’est selon, nous fait le coup de « Berlin, ville de l’amour » et réchauffe la légende de la croix géante qui trône sur la boule de la tour de la télé, à Berlin-Est. Ronald finit en beauté. Citant un graffiti « lu sur un mur du Reichstag, vraisemblablement l’œuvre d’un jeune berlinois : This wall will fall!16 »

Juin 2004 Amis Berlinois, Mr. President vient de s’éteindre. Soyons honnête, ceux qui y ont cru et ceux qui étaient contre tout, cette fois-là, le Cow-boy avait raison. Dédié à R2 Berlin, été 2004, VO en français

15 duty = service 16 « Ce mur tombera ! »

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Mittwoch, den 3. Juni 1987 Während der Dienstbesprechung am Nachmittag teilen uns unsere Chefs mit, dass wir am Freitag nächster Woche in leichter Zivilkleidung zur Arbeit kommen müssen. „Das ist ein Befehl!“ glauben sie betonen zu müssen. „Als ob wir zum Angeln gehen!“ wiederholt der dicke Major Smith, der auf seinen guten Witz sehr stolz ist. Jedes Mal, wenn er das hört, verdreht Commandant Dublanc die Augen. „… Angeln gehen …, Angeln gehen!“ hört man ihn murmeln. „Als ob wir zum Angeln gehen! Diese Amerikaner, also ehrlich … Warum nicht gleich Baseball, wenn wir schon dabei sind?“ Die leichte Kleidung müsse korrekt sein, präzisiert er am Ende des Briefings. British, ähnlich wie eine Sommeruniform, nur in zivil, wagt er hinzuzufügen und hofft dabei auf insulare Unterstützung. „Wir werden einen für uns reservierten Stadtbus nehmen. Einen gelben Bus wie die anderen BVG-Busse. Allerdings hält dieser Bus auf der Strecke nicht an. Das wird aber niemand wissen. Wir nehmen an einer äußerst wichtigen alliierten Veranstaltung teil. Draußen. Sofern das verflixte Berliner Wetter uns keinen Strich durch die Rechnung macht! Wir werden die ersten Reihen besetzen, direkt hinter den VIPs, die nicht auf die Bühne passen. Vergessen Sie nicht zu klatschen! Und benehmen Sie sich vernünftig! Aber schauen Sie entspannt… Die Leute sollen annehmen, dass Sie begeisterte Berliner sind. Und zwar West-Berliner, die gekommen sind, um ihrem lieben US-President die Ehre zu erweisen.“ Begeistert und englischsprachig sollte der Berliner also sein. Es ist wohl bekannt: Die Berliner haben eine große Klappe, aber eine mehrsprachige große Klappe? Diese letzte Bemerkung ist nicht offiziell geworden. Ich, der Brigadier-Chef Bouzac höchst persönlich, denke dies ganz still für mich, während ich in mein Büro zurückkehre. Noch ein Remake von “Ische ben en Bärlinä“ in Aussicht?  Ich widme mich jetzt meiner Lieblingsbeschäftigung und fülle einige Bestellformulare für Büromaterial aus. Keine Armee ohne Kuli. Ich prüfe, 17 Or “Good job Mr. Robinson!” Herr Robinson hat die Rede geschrieben, vgl.: http:// thehistorynet.com/ahi/blreaganandberlinwall)

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ob der schreckliche amerikanische Instantkaffee und sein unzertrennlicher Kompagnon, creamer genannt, noch bis zum Ende der Woche reichen. Im Vorratsraum sind die Regale überfüllt mit riesigen blauen „Instant Coffee“Metalldosen und kleinen braunen Gläsern mit weißen Deckeln, die ebenso weiß sind wie jenes magische Pulver. Alles in Ordnung? Nein, es fehlt Zucker. Was wäre dieses fabelhafte „Kaffeepulver-warmes-Wasser-Getränk“ ohne Zucker? Ich bestelle welchen und erledige einige weitere dieser Aufgaben, die der Präsenz der Alliierten in Berlin zur Ehre gereichen. Dann verabschiede ich mich von Corporal Pennibal, einem Nostalgiker des British Empire, der als kleiner Junge einen Besenstiel verschluckt hat, dann von Sergent Karriott, einem sympathischen, fließend frankophoner Amerikaner und Spezialisten für belgischen Humor, und schließlich von unserem gemeinsamen, rätselhaften und sehr strengen Chef, Commandant Dublanc. Auf dem Flur des ASB18 grüße ich verstohlen die unnahbare Sergent Black. Die Beauty mit diesem so treffenden Namen hat ein strenges Gesicht und nimmt Weiße nur ab dem Rang des Obersts wahr. Schade, denke ich. So wie übrigens auch die Handvoll French bidasses, die für « interkulturelle Kommunikation » im Alliierten Stab zuständig sind, wie es in den Büchern steht und wie ich viel später erfahren werde. Im Kombi – so wird unser VW-Minibus genannt – fahre ich zurück zum Quartier Napoléon. Der Kombi steht unter meiner Verantwortung. Ich bin dessen Hauptfahrer. Seit einem Unfall, der mir viele Probleme eingebrockt hat, gehe ich mit dem Wagen sehr vorsichtig um. Das Gesetz gilt für alle. Abgesehen von einigen Ausnahmen. Wenn ein von einem Bidasse geführtes, alliiertes Fahrzeug mit einem Zivilisten zusammenstößt, hat immer der Fahrer des Ersteren Schuld. Unsere lieben Zivilisten werden so verhätschelt. Wenn nur der kleinste Unsinn passiert, findet sich der Wehrpflichtige schon in Münsingen19 wieder – nicht mit Göttingen zu verwechseln! – das irgendwo im Südwesten Deutschlands liegt. Und zwar als Statist in der endlosen Schwabenoper „Das große Manöver“. Gerne würde ich diese Region mal besuchen. Um sie einfach mal mit „meinem Südwesten“ zu vergleichen. Und bei der Gelegenheit Heidelberg und Tübingen sehen!

18 ASB = Allied Staff Berlin = Alliierter Stab Berlin 19 großer Übungsplatz

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Freitag, den 12. Juni 1987 Was den Tourismus betrifft, so steht Berlin und immer wieder Berlin auf dem Programm. Und diesmal noch nicht einmal Ost-Berlin. Der Treffpunkt ist genau an der Grenze. Vor dem Brandenburger Tor. Er ist kaum zu verpassen. Zumal wir nicht wirklich alleine sind. Früh am Morgen wartet der Bus im Hof des Alliierten Stabs Berlin auf uns. Wir sind als Zivilisten verkleidet und steigen in Reihen ein, je zwei auf einmal. Mit unseren nicht sehr vielfältigen Frisuren. Und im Gleichschritt. Ich weiß nicht, wer da „wegtreten!“ schreit. Doch ohne jede Wirkung. Die Fahrt vom Olympia Stadion ins Zentrum dauert eine Ewigkeit. Auf jedem Baum steht ein Bulle. Und zwei auf den großen Bäumen. Berliner Polizei und Militärpolizei in allen Schattierungen. Die Erstere ist furcht erregend. Ich weiß noch, wie sie mir einen Schreck eingejagt hat, als ich allein in meinem Kombi (der Vorschrift gemäß?) die Wälder in der Nähe des amerikanischen Generalstabs durchfuhr und mich plötzlich inmitten eines Manövers – im Krieg??? – wieder fand. Ich konnte so viel ich wollte die Tiefen meines Gehirns durchwühlen, diese Uniformen kannte ich nicht. Sie gehörten weder den Alliierten noch der Gegnermannschaft! Waren es Marsmännchen? Es hatte sich wirklich gelohnt, die Uniformen aller im besetzten Deutschland gebräuchlichen Uniformen von der Marine bis zur Luftwaffe auswendig zu lernen… Ganz einfach, es war die Reservetruppe der Westberliner Polizei, die mit ihren Stadtkampfpanzern zum Luftschnappen in den Grunewald gefahren war. Die hätten doch Bescheid sagen können! Schon deshalb, da sie weit mehr waren als wir. Und echt schicke Kampfanzüge trugen. Unser Bus bahnt sich einen Weg durch die auf der Straße des 17. Juni angesammelte Menschenmenge und setzt uns direkt neben dem stolz vor dem Brandenburger Tor errichteten Podium ab. Wir nehmen in der zweiten und dritten Reihe auf der rechten Seite Platz, mit einer ganz und gar preußischen Disziplin. Von hinten strömen die Leute weiter auf uns zu. Stehen vor verräucherten Ständen Schlange. Currywurst oder Erbsenpüree? Schwer zu sagen aus dieser Entfernung. Die Lautsprecher lassen uns jede Sekunde der Ankunft des Helden miterleben. „Er ist gerade gelandet“… „Er kommt am Reichstag an“…“Er nähert sich“. Als er endlich ankommt und die Stufen des Podiums einzeln hinaufläuft, bejubeln ihn 25 000 Berliner – die meisten davon authentische Berliner – wie einen Pop-Star. Mr. President ergreift für eine halbstündige Predigt das Wort. Er spricht von Geschichte und erzählt Geschichten. Zitiert Marshall, Krutschkow und von Weizsäcker. Plötzlich wendet er sich dem Erfinder der neuen Glasnost zu und treibt ihn

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in die Enge: « If you seek peace, …, Mr. Gorbatchev, tear down this wall!20 ». Die Begeistertsten unter den Reagan Fans trauen ihren Ohren nicht! Er hat‘s gewagt… Laut träumend fährt er fort. Neue Luftkorridore, Olympische Spiele in Ostund Westberlin… Warum nicht. Doch das ist vielleicht nicht die beste Idee, um die Nachbarn zu beruhigen. Die Luftkorridore kenne ich gut. Und hasse sie aus tiefstem Herzen. Mir ist nach wie vor ein Rätsel, dass nach mehr als 40 Jahren kein alliiertes Flugzeug von den Sowjets abgeschossen wurde. Die irgendwo in Kreuzberg in einem schönen Haus mit Säulen untergebrachte Abteilung „Flugsicherheit“ ruft uns immer wieder nachts an. Und zwar jedes Mal, wenn es eine Verspätung gibt oder sich eine Maschine von der autorisierten Route entfernt hat. Das heißt sehr oft. Und sie erwarten vom französischen, halb verschlafenen Bidasse (der amerikanische bzw. britische Offizier ruht oder, schlimmer, schaut sich ein Basketball-Spiel im Fernsehen an) eine sofortige Reaktion: Identifizierung des Korridors und des Flugzeugs, Flughöhe… Das alles in Englisch, Amerikanisch, Texanisch, Pidgin-englisch oder sonstigen verwandten Dialekten. Die Nacht darauf habe ich deswegen immer Alpträume. Meist huste ich dabei. Der Dutyraum21 ist wie ein Eisschrank. Angeblich vertragen unsere bunten Telefongeräte das Berliner Klima nicht. Wenn sie Tucholsky gelesen hätten, wüssten sie, dass es in Berlin gar kein Wetter gibt. Nun, so weit sind wir nicht. Ronald W. Reagan, als amerikanischer Präsident mal bewundert, mal gehasst, erzählt uns das Märchen von „Berlin, Stadt der Liebe“ und wärmt die Legende des riesigen Kreuzes auf der Kugel des Fernsehturms in Ost-Berlin auf. Ronald beendet seine Rede mit großem Glanz. Er zitiert ein Graffiti, das er auf einer Wand des Reichstags gelesen habe und wahrscheinlich das Werk eines jungen Berliners sei: „This wall will fall!“22. Juni 2004 Berliner Freunde, eben ist Mr. President gestorben. Seien wir, ob wir nun daran geglaubt haben oder gegen alles waren, ehrlich: Dieses eine Mal hatte der Cowboy Recht. R2 gewidmet Berlin, Sommer 2004, OF in Französisch

20 „Herr Gorbatchev, wenn Sie den Frieden suchen, reißen Sie diese Mauer nieder!“ 21 Duty = Dienst 22 „Diese Mauer wird fallen !“

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